L'ogre de Berengo : "Bokassa m'a dit"

Bernard Loubat est le seul journaliste à avoir pu approcher Bokassa durant la période qui a suivi le massacre des enfants centrafricains, en avril 1979. Alors que le monde entier s'interrogeait sur les exactions de l'Empereur, il a passé, en compagnie du caméraman Jean-Paul Pradier, trois semaines avec Bokassa et son entourage, trois semaines qui furent plus un long monologue du tyran, qu'une série d'interviewes. Bokassa avait interdit tout enregistrement et toutes photographies. À l'aide d'un minuscule magnétophone, caché dans une poche, l'auteur put enregistrer intégralement les interviewes successives, assistant à des scènes parfois ubuesques et dramatiques. Dénoncé, accusé d'espionnage et condamné à mort, il put repartir par le Tchad, et ne dut la vie sauve qu'à la sympathie de ministres de la cour. À son retour à Paris, tous les grands quotidiens français — et notamment Le Matin — ont rendu compte de son extraordinaire odyssée. Mais, avec cet ouvrage, Bernard Loubat va bien au-delà des anecdotes et des réactions de peur et de haine : il dénonce des réalités terribles, que chacun connaissait au plus haut niveau des gouvernements, et à propos desquelles ceux qui auraient dû empêcher l'horrible bouffon de nuire, s'en sont purement et simplement lavé les mains.