Vent de pierres en pays savane

La crise de conscience! Voilà l'abîme formidable qui initie l'être essentiel jusqu'à la mauvaise conscience. Ensuite émerge de ses cendres une âme nouvelle qui invite au monde des clartés, le monde merveilleux de la bonté, de la beauté et de la raison. Hommes! Ne soyons pas comme l'âne chargé de livres, soyons en réalité. Dégageons nous de l'abîme et des ténèbres qui aliènent. Libérons-nous par la quête. Comprendre la primauté du bien sur le mal exalte certes les individualités éclairées; mais s'engager fermement dans la voie du bien, voilà qui mène à une individuation réussie. Et de cette posture tu comprends mieux que la liberté réelle, c'est la promotion consciente de l'âme que l'on porte plutôt que l'illusion d'une liberté extérieure d'expansion et de domination.
Il s'agit d'accéder à la conscience de soi et de l'existence pour mieux se hisser à la responsabilité, car notre projet d'être est l'archétype d'un homme bon, libre et performant. Le perfectionnement moral passe certes par le feu qui réforme mais heureuses sont les âmes persévérantes qui cheminent jusqu'en un Gange qui purifie l'être ainsi sensibilisé au soi profond et au cosmos; à l'ordre. Voici qui palpite, au-delà du concept, l'être essentiel; libre, juste et performant, il fête la responsabilité. Il ne s'agit plus de subir la vie derrière les artifices de la consommation; il faut désormais la mener et être.
Mon flambeau de liberté serait plutôt de rendre le poème à la poésie qui dit la joie de vivre et qui impulse l'éveil Pour que le poète sache que vertu est la quête et que nature mouillée nimbée de lumière et de roses parfumées est le domaine idéal Pour que l'homme aperçoive, enfin, au-delà du tumulte et de la matière, les étincelles lumineuses de l'essence paisible.