Les mémoires d'un sourd

Francis Campestre est né en 1922, dans une très humble famille cévenole, à Aumessas (Gard). En 1932, ses parents s’installent à Montpellier. Sa mère est lingère, son père ouvrier agricole. C’est la crise. C’est le chômage. C’est la misère. Il fait ses études à l’école primaire laïque, puis à l’école supérieure. Résistant dès 1940, il est arrêté et emprisonné en 1941, pour son activité anti-pétainiste. S’évade en 1943, avec d’autres Résistants, de la prison centrale de St-Étienne (Loire). Rejoint les Maquis du Bourbonnais puis d’Auvergne. Capitaine au titre de la Résistance intérieure, participe à la libération de Clermont-Ferrand. Revenu à la vie civile, travaille quelques mois comme auxiliaire des Chemins de Fer. En 1946, devient rédacteur à « La voix de la patrie », journal du Front national de libération, imprimé à Montpellier. À la disparition de ce quotidien, en 1953, est admis sur concours dans les PTT où, par la suite, il deviendra chef de section. Autodidacte, Francis Campestre aime à dire : « J’ai fait mes universités dans les prisons, les wagons, les bus et les bibliothèques municipales ». Très attiré par l’Italie et, d’une manière générale, par la culture gréco-latine, Francis Campestre a également effectué un voyage en Chine, en 1966. Auteur de plusieurs plaquettes poétiques, il ne néglige pas pour autant les problèmes économiques et sociaux. Très attaché aux principes d’une authentique démocratie, il rejette absolument tout dogmatisme, qu’il soit politique ou religieux. Enfin, il s’intéresse aussi à l’architecture, à la sculpture, et surtout à la mosaïque d’art.