Ils sont nos châtiments

Deux jeunes amoureux à qui tout finira par réussir, c’est l’évidence même. Cela va de soi, au premier coup d’œil, comme parviendra à vous en convaincre le narrateur de Poudre blanche. C’est lui l’ultime témoin, lui le dernier à avoir vu vivants Fanny et Marin, dans le grand drame à venir : deux jeunes gens que l’avenir tente pour, finalement, se débarrasser d’eux.
On ne peut ressortir indemne d’une telle coïncidence : eux vivants, pour peu de temps encore, là, tout à côté de vous, puis Marin qui y va de sa mauvaise décision : vous les voyez partir vers ce trop-plein de promesses, l’impensable se précise, à force de caprices, à grand renfort de mauvaises intuitions.
Poudre blanche c’est bel et bien ça, c’est promesse contre promesse : l’avenir put mentir en s’offrant à Fanny et Marin alors pour se souvenir, parce qu’il leur doit bien ça, par respect des bons moments fugaces, notre narrateur ira de sa grande enquête, dans le seul but d’éclaircir cet épais mystère. Il ne peut y avoir qu’une seule explication à tout ça, il en est sûr ! La malchance, pensez donc ! Non, plus tristement, la jalousie et la passion d’un homme, un fou aux allures de mauvais ange.
La folie des hommes, justement ! Parlons-en bien mieux au travers du court roman concluant ce recueil : Quelque chose à confier. Deux hommes, une ambition : la quête estimable du crime parfait ! Et Thomas d’y croire à sa propre bonne logique : tout est dans le choix de la victime, explique-t-il ! Le meilleur des crimes est celui qui n’appelle aucune enquête, c’est l’abominable à l’apparence d’accident. Avec quelques tours de passe-passe, ils y arriveront bien, il le sait : les victimes sont parfaites, les policiers n’y verront rien.
C’était sans compter sur le remord !!

Ils sont nos châtiments est la première publication d’Agathe Chastain aux éditions Myriel.