La petite personne

Mai 1676, Marie de Sévigné se rend à Vichy prendre les eaux.

À la Maison du Roy, le modeste établissement thermal de la ville construit quatre décennies plus tôt, l’épistolière, dont la saveur des lettres est déjà fort connue au sein de la bonne société de la capitale, rencontre l’étonnante Rochelle de Flacourt. Native d’une île lointaine, douée pour le récit et l’écriture, celle-ci est pour l’heure employée comme baigneuse, chargée des douches de la marquise. Un nouveau métier féminin en ce dix-septième siècle qui remet au goût du jour le thermalisme.

Les doigts gourds, le corps endolori par les rhumatismes, la marquise, dont la curiosité n’a d’égale que l’imagination, se penche alors sur le destin de son exotique donneuse d’eau. À la faveur d’une lecture indiscrète, un univers surprenant s’offre à elle, passant par les chemins de Salers à Vichy, bien différent de celui de ses correspondances mondaines ou familiales. Afin de soulager ses mains enflées tout en se rapprochant de Rochelle, Marie lui confie bientôt sa plume et son encrier et lui dicte son courrier tout en s’interrogeant sur sa propre aptitude à écrire un roman.

Une cure vichyssoise au temps du Roi-Soleil qui va donner du grain à moudre à Madame de Sévigné, chroniqueuse avant l’heure, éprise du talent, de l’esprit et des belles amitiés.