Helmuth Plessner et la pensée française

Helmuth Plessner (1892-1985) est surtout connu, en France, comme l’un des représentants de l’anthropologie philosophique allemande. La récente traduction de son grand œuvre, Les degrés de l’organique et l’Homme (1928), a en effet permis au lectorat francophone de découvrir l’un des livres fondateurs de cette entreprise qui, sous diverses formes, s’efforce de penser la spécificité de l’être humain et de sa culture à partir de leur ancrage naturel. Elle a également permis de prendre toute la mesure de l’ambition philosophique de Plessner. Nous ne faisons que commencer à sonder les contours et la profondeur de l’œuvre entière, qui s’étend sur près de trois quarts de siècle.
Le présent volume rassemble les interventions du colloque international Helmuth Plessner et la pensée française et documente l’heureuse poursuite de ce processus de transfert culturel. L’anthropologie plessnérienne y est abordée comme une question ouverte. Sa fécondité est en ce sens interrogée pour des domaines très différents, qui vont de la philosophie de la vie à la philosophie politique. La voix de Plessner est par ailleurs mêlée à celles d’auteurs français dans l’idée de faire jouer à la tradition de la pensée française un rôle de réactif : à son contact, la philosophie plessnérienne dévoile ses potentialités et ses limites, s’avance vers des horizons insoupçonnés et démontre une incontestable vitalité.