Chroniques subversives au temps de Jean-Paul II

Originaire de la Bretagne, Bertrand Jégouzo est devenu prêtre en 1969. Après ses premières années de ministère dans le Morbihan, il a entrepris un séjour de cinq ans, comme Fidei donum, dans le diocèse de Riobamba en Équateur (1980-1985). C’était au temps de Mgr Proaño, l’évêque qui révolutionna les méthodes de fonctionnement de son Église locale et s’investit vigoureusement dans le soutien aux communautés indiennes encore marginalisées. B. Jégouzo vécut lui-même avec intensité cette période transformatrice.

C’est à partir des années 1980 qu’il commence à envoyer à des revues des articles touchant l’évangélisation et les réformes de l’Église catholique d’après Vatican II, attendues mais souvent bloquées, comme la suppression du célibat obligatoire pour les prêtres, une place plus reconnue aux laïcs et particulièrement aux femmes, la liberté d’expression des théologiens... De retour en France, B. Jégouzo se mariera et quitte la prêtrise.

Un choix de ces textes est regroupé ici sous le titre Chroniques subversives au temps de Jean-Paul II, ce pape successeur en 1978 de l’éphémère Jean-Paul Ier qui n’exerça sa charge que trente-trois jours. Jean-Paul II (1978-2005) donnera un gros coup de barre à droite à l’Institution. Subversives, parce que ces chroniques abordent de nombreux points de la mise à jour de l’Église catholique, initiés par Vatican II et portés par les chrétiens du renouveau, avec des propositions pour un christianisme d’avenir. Des chroniques subversives aussi pour entretenir la mémoire d’expériences critiques et de recherches créatives, contre l’oubli ou les réactions conservatrices qui veulent ramener le catholicisme sur ses rails d’hier.