Les noces sauvages

« Combien le savent ? Le romancier de Compagnons de silence et des Amants de Saint-Guénolé (Prix Charles Veillon 1967), sans tapage, sans réussite spectaculaire, a conquis dans nos lettres une place bien particulière. Son domaine — qu’il a éprouvé, exploré, dans sa vie même —, c’est l’affrontement — ou l’intimité, comme on voudra — de l’homme et de la nature. Et c’est ce qui, une fois encore, fascine le lecteur lorsqu’il découvre dans Acajou, ce fastueux récit — oui, fastueux, car il apporte le plus complet des dépaysements, et cela chez nous est devenu rare —, l’univers de jungle du Nord-Cameroun, violé par une poignée de forestiers, blancs et noirs. Le personnage principal n’est ni Le Moal, marin exilé dans la forêt, ni l’Espagnol, violent et passionné, qui le seconde, ni leurs collaborateurs, cependant fortement dessinés, ni les femmes qui enfièvrent l’atmosphère déjà lourde de cette clairière tropicale, mais le seigneur Acajou lui-même, dieu tutélaire auquel les hommes ont osé se mesurer... L’intrigue est secondaire, l’aventure cède le pas au lieu, un maître que l’on allait oublier... » Sélection des Libraires.