Né à Grenoble en 1714, Étienne Bonnot de Condillac est le troisième des cinq enfants d'une famille de petite noblesse. À la mort de son père en 1727, il est envoyé chez son oncle, grand prévôt de Lyon, puis en 1733 à Paris, où il rentre au séminaire Saint-Sulpice. Ordonné prêtre en 1740, il rencontre Rousseau avec qui il noue une amitié qui n'aura de fin que la mort de ce dernier. Il devient proche également du groupe des Encyclopédistes, dirigé par Diderot mais n'en fera jamais officiellement partie. Condillac assure sa position dans les salons littéraires par la publication de ses deux premiers ouvrages : Essai sur l’origine des connaissances humaines en 1746 et le Traité des systèmes en 1749. En 1752, il est élu à l'Académie de Berlin et publie en 1754 le Traité des sensation, et en 1755 le Traité des animaux. Sur la recommandation de l'ambassadeur de Rome, il est choisi en 1758 pour être précepteur de Ferdinand, prince héritier de Parme, petit-fils de Louis XV. De 1769 à 1773, il publiera son vaste Cours d'études pour l'instruction du Prince de Parme. À son retour en France en 1767, il reçoit l'abbaye de Mureau et est élu, l'année suivante, à l'Académie française ; mais il siège peu et passe bientôt le plus clair de son temps dans son domaine de Flux, près de Beaugency. En 1776, élu à la Société royale d'agriculture d'Orléans, il publie Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l'un à l'autre, au moment même ou paraît The Wealth of nations d'Adam Smith. Condillac entreprend par là de faire de l'économie politique une science, et il s'oppose aux physiocrates tout en soutenant le libéralisme économique.
Ses deux derniers traités La Logique ou les premiers développements de l'art de penser de 1780, et La Langue des calculs, publié après sa mort en 1798, font valoir l'importance du langage dans le raisonnement logique et soulignent le besoin d'un langage dédié à la science qui s'appuierait sur le calcul mathématique. Condillac s'éteint à Flux, en 1780